lundi 1 juillet 2013

CRISE ARMEE EN CASAMANCE, PILLAGE DES FORETS, BONNE GOUVERNANCE

Amnesty/Sénégal


Amnesty/Sénégal révèle un préjudice de 20 milliards sur les forêts.

Les travaux de renforcement de capacités des élus et autres acteurs locaux, sous l’égide de la section sénégalaise de Amnesty International, ont pris fin hier, dimanche 16 juin, à Sédhiou. A cette occasion, son directeur, Seydi Gassama, a fait savoir que le crise armée en Casamance est le plus vieux conflit au monde et dénoncé la prise d’otage par le mouvement des forces démocratiques de Casamance comme moyen de pression. Au sujet du pillage du bois, il l'estime à 20 milliards de francs CFA, du fait du MFDC et des Etats voisins.
«Cela fait plus de dix ans que je n’ose plus mettre les pieds chez moi en zone de frontière, du fait des menaces de représailles au motif que je suis de connivence avec les forces de sécurité sénégalaises, alors que je n’en suis pour rien du tout. Dans cette zone du Fogny, nous populations civiles, sommes entre le marteau et l’enclume des forces du MFDC et de l’armée, c’est dur, c’est horrible !». Ce témoignage anonyme d’un rescapé du conflit armé ayant fui son village en zone de frontière en dit long sur les actes de violence perpétrés contre les populations civiles en Casamance.

En atelier de formation ces deux derniers jours à Sédhiou sur les droits humains à l’intention des élus et autres acteurs locaux, Amnesty/Sénégal condamne cette spirale de violences qui dure depuis plus de trois décennies. Seydi Gassama,  le directeur de Amnesty Sénégal de lancer un appel vibrant, car a-t-il indiqué: «le conflit armé en Casamance  est le plus vieux au monde et a fait trop de victimes. Il faut qu’on trouve très rapidement une solution car chaque jour ou presque, on enregistre de nouvelles victimes. Il y’a quelques jours un jeune a été tué dans les forêts de Barkabanaw pendant qu’il cherchait des noix de cajou hier, un autre jeune est mort dans le Sindian pour avoir sauté sur une mine».

Le MFDC et les deux Etats voisins pointés du doigt

S’agissant justement de ces mines, Seydi Gassama invite le MFDC à libérer les otages. « Le MFDC ne peut pas faire des prises d’otage un moyen de pression sur l’Etat du Sénégal. Le déminage doit se poursuivre pour arrêter la liste des victimes. Il faut que les travailleurs humanitaires soient libérés, les retenir est absolument absurde, cela César Atoute Badiate et ses hommes doivent le savoir. Prendre en otage les travailleurs humanitaires constitue un crime aux yeux du droit international. Un mouvement de rébellion qui prend en otage les travailleurs humanitaires  met en jeu sa crédibilité. Il faudrait qu’ils évitent de faire comme les FARC en Colombie qu’on utilise comme moyen de négociation avec l’Etat», a-t-il souligné.

Amnesty International se désole aussi du pillage des ressources forestières dont le préjudice est estimé à plus de 20 milliards de francs CFA par an aux dépens de l’Etat du Sénégal, selon toujours son directeur, Seydi Gassama. Il relève que « d’après les explications de l’agent des eaux et forêts, le préjudice engendré par le pillage des ressources forestières est énorme et est estimé à plus de 20 milliards de francs CFA par an». Au-delà des exploitants civils,  la section sénégalaise d'Amnesty International pointe un doigt accusateur sur le Mouvement des forces démocratiques de Casamance et sur les Etats voisins du Sénégal. Il dénonce le fait que «le MFDC et les deux Etats voisins du Sénégal (Gambie et Guinée Bissau) sont les plus grands prédateurs des forêts et il est temps que cela cesse car la forêt est le seul moyen de subsistance de l’homme, le pillage constitue une catastrophe pour les populations».

M. Gassama a d’ailleurs indiqué que «ce pillage résulte de l’absence de l’Etat dans la zone frontière, alors que» déplore-t-il, «le Sénégal s’empresse à envoyer des contingents à l’Etranger».

Aussi bien pour la question de la crise armée en Casamance que les problèmes de litiges fonciers et du budget, Amnesty avec le soutien de la fondation Konrad Adeneaur tient à renforcer les principes de bonne gouvernance pour la protection des droits humains.

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