mardi 8 avril 2014

Centrafrique : Un musulman trouvé la gorge tranchée, agonisant sur le sol


Pas un jour ne passe sans que les musulmans centrafricains ne soient massacrés par des miliciens chrétiens.C’est ainsi que depuis une année des milliers de civils ont été massacrés, démembrés et brûlés dans une barbarie qui dépasse l’entendement.
C’est cette barbarie dont Idriss Adam, un civil musulman de 25 ans a été victime. Il a eu la gorge tranchée par des anti-balaka vendredi sur le pont de Meskine à Bangui, a rapporté un témoin occulaire, Chaibou Mahamat Saleh à Anadolu.
Selon Chaibou Mahamat Saleh, Idriss Adam a été tué sur le pont de Meskine à quelques centaines de mètres de la Mosquée Centrale de Bangui où il était réfugié depuis fort longtemps. Laissé seul, agonisant et gisant dans son propre sang.



Nous avons posté une photo de Idriss Adam afin que les gens comprennent l’horreur dans laquelle vivent nos frères de Centrafrique.

L’Onu par la voix de son secrétaire général se dit très triste et très inquiet de la situation des musulmans dans ce pays. Pourtant les acteurs politiques centrafricains et Français ne cessent de répéter que la situation s’est améliorée en RCA.

Qu’avons-nous fait des valeurs léguées par nos ancêtres ?



Ils ont tous essayé :
• Léopold Sédar Senghor voulait un Sénégal fort, mais il était trop occidental.
• Abdou Diouf voulait un Sénégal fort, mais il était trop administratif.
• Abdoulaye Wade voulait un Sénégal fort, mais il était trop vieux.
Tous voulaient un Sénégal fort, mais toujours, il y avait un handicap : Ils étaient nostalgiques de la colonisation et de l’administration française, oubliant inconsciemment leurs valeurs ; celles de nos ancêtres.


Après 54 ans d’indépendance, on se demande encore ce qu’on a bien pu en faire ? Hélas, le bilan n’est pas des meilleurs, et on aurait pu mieux faire. Ancienne capitale de l’AOF, le Sénégal était vraiment parti pour être premier. Qu’est-ce qui s’est passé entre temps ? Nous avons juste oublié d’où nous venons, trop occupés à copier l’occident.

Nous avons surtout ignoré qu’aucun peuple ne peut se développer en partant d’une base fausse : une culture étrangère différente de ses réalités.
La vérité, c’est que nous avons rejeté toutes nos valeurs pour nous adapter à celles des puissances coloniales.

Nous avons tout emprunté, depuis la langue, la culture et même le modèle de gouvernance, oubliant qu'à chaque peuple sa logique, chaque peuple ses réalités et chaque peuple sa particularité.

Nos ancêtres n'étaient pas des gaulois, ils étaient Sénégalais et avaient leurs propres vertus qui peut-être étaient à améliorer ; mais ces valeurs sont celles qui nous ouvraient la voie du salut.

Après 54 ans de tâtonnement, usant de modèles de développement empruntés, n'est il pas temps de rebrousser chemin et partir de nos propres acquis ?
C’est à la fois un questionnement et une question.

Un questionnement pour chaque fille et fils du Sénégal, une introspection et une autocritique pour nous préparer à un engagement sûr, à côté des populations qui attendent beaucoup des jeunes sénégalais.

Une question sur les véritables enjeux, sur les stratégies, voies et moyens à déployer pour que, en harmonie avec notre culture, nous puissions contribuer à l’avènement d’une société moderne, juste et solidaire, articulée autour d’un développement économique et social bien sénégalais.

Le passé est derrière nous, avec ses erreurs et ses plaies, mais il est là pour nous rappeler que ceux qui ont échoué avaient peur de se retourner vers leurs propres valeurs pour se développer. Aujourd’hui, nous sommes assez grands pour répondre à la véritable question : comment exploiter le lègue de nos ancêtres ?

Le Sénégal, très beau pays de paix et d’hospitalité est juste un diamant brut qui a besoin de polissage pour se débarrasser de toutes ses importations bloquantes, pour briller comme le Japon et tant d'autres puissances, en partant de ses propres valeurs.

Peut-être étions-nous jeunes, pour ne pas remarquer le changement ; mais le pays a perdu en valeur, en éthique et en morale. Absolument tout s’est retourné : le partage et la fraternité sont remplacés par l’individualisme et la course vers la richesse. La politesse est devenue un handicap. S'accepter en tant qu’Africain et Sénégalais est devenu une ironie. Pauvre Afrique ! Pauvre Sénégal. Si nous ne nous aimons pas, qui le fera pour nous ?

Tellement de valeurs sont gangrenées par un seul mal : la copie de contre-valeurs étrangères, considérées a tors comme valeurs, et qui ne font que nous enliser d’avantage dans notre sous développement autant culturel qu’économique et dans notre ingratitude face à tous nos héros qui se sont tant battus pour faire de nous des femmes et des hommes d’honneur.

C’est si honteux de chanter « nous disons non » alors que nous disons oui à tout !
Pourquoi ne faudrait-il pas que l’héritage des ancêtres fasse l’objet d’une réflexion poussée pour sortir le Sénégal de l’obscurantisme ? Pourquoi ne pas dégager de cette réflexion des pistes pour s’affirmer ? Pourquoi ne pas chercher ensemble la réponse adéquate à la grande question digne d’être posée : Que faire aujourd'hui du lègue de nos ancêtres ?
Par Yacine Bodia