Abdel Abaaoud est le
francophone le plus recherché de Syrie. Il a joué un rôle central dans des
attentats et tentatives perpétrés sur le territoire national depuis dix huit
mois. C'est également l'homme qui est derrière les attaques à Paris de vendredi
soir.
Agé de 27 ans, l’homme originaire du
quartier bruxellois de Molenbeeck serait directement impliqué aujourd’hui dans
les attentats tragiques qui ont endeuillé la capitale vendredi dernier. Selon
plusieurs sources, il est d’ailleurs l’un des intimes de Salah Abdeslam ;
l’un des membres présumés et toujours en fuite du large commando qui a visé le
Bataclan, le Stade de France, et plusieurs commerces du Xe et XIe
arrondissement de la capitale le vendredi 13 novembre.
Son parcours
Débarqué en Syrie il y a près de deux ans, Abdel
Abaaoud aurait peu à peu gravi les échelons dans la hiérarchie de Daesh, au
point d’en devenir un rouage essentiel, chargé du recrutement, de
l’entraînement et de la planification d’attentats en Europe – et plus
particulièrement en France- au moyen de jeunes combattants qu’il aurait
préalablement eu sous ses ordres. Dans la région syrienne de Raqqa, l’homme
affiche une réputation de tueur sanguinaire, et se met en spectacle sur une
vidéo de propagande où on l’aperçoit tirer des corps attachés au 4x4 qu’il
conduit.
En janvier 2015, alors que Paris est la cible des attaques
sanglantes menées par les frères Kouachi et Amédy Coulibaly, il coordonne la
cellule jihadiste belge de Verviers, démantelée in extremis par les services de
sécurité belges. Malgré ce revers, Abaaoud – rebaptisé de son nom de guerre
Abou Omar Soussi – qui a fait venir en Syrie son jeune frère Younès alors tout
juste âgé de 15 ans, planifie d’autres actions sanglantes. Et son nom et son
implication vont peu à peu se mêler avec le parcours de jihadistes français.
Des salles de concerts visés
Si son rôle supposé en Syrie ne fait pas mystère pour les services
spécialisés, des témoignages vont asseoir sa réputation. A la mi-août, un jeune
français prénommé Réda H. est interpellé en région parisienne à son retour de
Syrie, sur la base d’une information fournie par un jihadiste espagnol.
Lors de sa garde à vue, le suspect va relater son parcours :
un bref passage d’une dizaine de jours dans la région de Raqqa où il suit un
entraînement militaire intensif visant à acquérir une technique de combat
nécessaire à la réalisation d’attentats en Europe. Blessé lors d’un exercice,
il se voit confier la mission de cibler des salles de concerts en France.
Des liens avec Sid Ahmed Ghlam et
Ayoub El-Khazzani
Mais il sera interpellé peu après son retour en France à la suite
d’un périple ou il passe par la Turquie,
la Pologne, la République Tchèque et les Pays-Bas.
Pourtant, selon plusieurs sources, ce funeste projet lui aurait été confié par
un homme : Abdelhamid Abaaoud. Ce même homme qui a connu il y a plusieurs années
l’un des membres du commando du Bataclan. Abdelhamid
Abaaoud, qui au cours des dix huit derniers mois, aurait été en contact
Sid Ahmed Ghlam et Ayoub El-Khazzani, le tireur du Thalys.
Par Adrien Cadorel
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