samedi 13 juin 2015

Ndendory : investissements fantômes de la SOMIVA

Les populations de Ndendory ne voient pas toujours les grands investissements annoncés par la société minière de SOMIVA. En effet, cette société a prévu d’injecter plus de 140 milliards dans cette partie nord du Sénégal, des investissements qui ont commencé depuis 2013 avec un montant de 35 milliards étalé sur 25 ans. Des investissements qui sonnent finalement comme des airs de promesses d’éléphants blancs pour une population assise sur une mine d’or et qui attend toujours sa part du gâteau.

Les grands investissements à hauteur de 140 milliards prévus par la Somiva sont encore invisibles aux yeux de la population de Ndendory, localité située à 55 kilomètres de Ourossogui. Les habitants de cette zone qui espéraient un changement conséquent de leur quotidien avec les avantages afférents aux exploitations des phosphates. En effet, la société minière avait promis d’ériger des infrastructures sanitaires et des écoles pour compenser les quelques désagréments. Moussa est un jeune homme, natif du village reste amère quant à l’évocation de ces investissements : « je ne veux même pas qu’on me parle de ces investissements, c’est un leurre de la somiva. Ils nous avaient promis beaucoup de choses et surtout de l’emploi. Ils nous ont fait remplir des fiches pour nous embaucher et cela fait 5 mois maintenant que nous attendons. » Une frustration qui reste le dénominateur commun de ces populations lassées d’attendre, Ousmane Sy fils du terroir surveillant de son état au lycée de Hamady Ounaré abonde dans le même sens : « nous les populations de Hamady ounaré, nous ne sentons pas les impacts positifs de la présence de sociétés minières. C’est un étranger qui vient exploiter nos ressources sans même faire bénéficier à la population autochtones un minimum d’avantages». Et pourtant le maire de Ndendory Bassirou Doro Ly aux lendemains de sa réélection a tiré la sonnette d’alarme pour avertir la société minière : « depuis 2009 jusqu’à nos jours, la société de Cheikh Amar exploite les phosphates de Matam mais la zone ne bénéficie absolument de rien. Aucune retombée. Nous n’avons ni taxes, ni impôts sur les revenus. Absolument rien. » L’édile de cette localité a toutefois précisé que la donne va désormais changer : « Mais, c’est fini tout ça !, tranche-t-il. Il faut que ce soit clair. Cheikh Amar nous doit une taxe communale depuis 2009. Nous ne sommes plus une communauté rurale. Nous sommes devenus une commune. Avec ce nouveau mandat que les populations viennent de nous confier, nous allons exiger et obtenir de la transparence dans toute exploitation de minerais dans cette zone. Nous saurons qu’est ce qui est exploité ? Qui l’exploite ? A quelle fin ? Et qui sont les destinataires des exploitations ? »

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