Ils ont tous essayé :
• Léopold Sédar Senghor voulait un Sénégal fort, mais il était trop occidental.
• Abdou Diouf voulait un Sénégal fort, mais il était trop administratif.
• Abdoulaye Wade voulait un Sénégal fort, mais il était trop vieux.
Tous voulaient un Sénégal fort, mais toujours, il y avait un handicap : Ils
étaient nostalgiques de la colonisation et de l’administration française,
oubliant inconsciemment leurs valeurs ; celles de nos ancêtres.
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhl0bIHlHcAEFqzElowUR1Ap5NVopmWwhC1FS_pyAU29UpPZFiVsfgMBZA-ca5o8mbSVQKaMPN4sOhujK1X75ws5MZAhhPpXHezThyphenhyphenGLFVoWLOUmWCwegBcf1ydAkIrkuKofjTe7owPJUo/s1600/a+avril.jpg)
Après
54 ans d’indépendance, on se demande encore ce qu’on a bien pu en faire ?
Hélas, le bilan n’est pas des meilleurs, et on aurait pu mieux faire. Ancienne
capitale de l’AOF, le Sénégal était vraiment parti pour être premier. Qu’est-ce
qui s’est passé entre temps ? Nous avons juste oublié d’où nous venons, trop
occupés à copier l’occident.
Nous avons surtout ignoré qu’aucun peuple ne peut se développer en partant
d’une base fausse : une culture étrangère différente de ses réalités.
La vérité, c’est que nous avons rejeté toutes nos valeurs pour nous adapter à
celles des puissances coloniales.
Nous avons tout emprunté, depuis la langue, la culture et même le modèle de
gouvernance, oubliant qu'à chaque peuple sa logique, chaque peuple ses réalités
et chaque peuple sa particularité.
Nos ancêtres n'étaient pas des gaulois, ils étaient Sénégalais et avaient leurs
propres vertus qui peut-être étaient à améliorer ; mais ces valeurs sont celles
qui nous ouvraient la voie du salut.
Après 54 ans de tâtonnement, usant de modèles de développement empruntés, n'est
il pas temps de rebrousser chemin et partir de nos propres acquis ?
C’est à la fois un questionnement et une question.
Un questionnement pour chaque fille et fils du Sénégal, une introspection et une
autocritique pour nous préparer à un engagement sûr, à côté des populations qui
attendent beaucoup des jeunes sénégalais.
Une question sur les véritables enjeux, sur les stratégies, voies et moyens à
déployer pour que, en harmonie avec notre culture, nous puissions contribuer à
l’avènement d’une société moderne, juste et solidaire, articulée autour d’un
développement économique et social bien sénégalais.
Le passé est derrière nous, avec ses erreurs et ses plaies, mais il est là pour
nous rappeler que ceux qui ont échoué avaient peur de se retourner vers leurs
propres valeurs pour se développer. Aujourd’hui, nous sommes assez grands pour
répondre à la véritable question : comment exploiter le lègue de nos ancêtres ?
Le Sénégal, très beau pays de paix et d’hospitalité est juste un diamant brut
qui a besoin de polissage pour se débarrasser de toutes ses importations
bloquantes, pour briller comme le Japon et tant d'autres puissances, en partant
de ses propres valeurs.
Peut-être étions-nous jeunes, pour ne pas remarquer le changement ; mais le
pays a perdu en valeur, en éthique et en morale. Absolument tout s’est retourné
: le partage et la fraternité sont remplacés par l’individualisme et la course
vers la richesse. La politesse est devenue un handicap. S'accepter en tant
qu’Africain et Sénégalais est devenu une ironie. Pauvre Afrique ! Pauvre
Sénégal. Si nous ne nous aimons pas, qui le fera pour nous ?
Tellement de valeurs sont gangrenées par un seul mal : la copie de
contre-valeurs étrangères, considérées a tors comme valeurs, et qui ne font que
nous enliser d’avantage dans notre sous développement autant culturel
qu’économique et dans notre ingratitude face à tous nos héros qui se sont tant
battus pour faire de nous des femmes et des hommes d’honneur.
C’est si honteux de chanter « nous disons non » alors que nous disons oui à
tout !
Pourquoi ne faudrait-il pas que l’héritage des ancêtres fasse l’objet d’une
réflexion poussée pour sortir le Sénégal de l’obscurantisme ? Pourquoi ne pas
dégager de cette réflexion des pistes pour s’affirmer ? Pourquoi ne pas
chercher ensemble la réponse adéquate à la grande question digne d’être posée :
Que faire aujourd'hui du lègue de nos ancêtres ?
Par Yacine Bodia