Les populations de Ndendory ne voient pas toujours les
grands investissements annoncés par la société minière de SOMIVA. En effet,
cette société a prévu d’injecter plus de 140 milliards dans cette partie nord
du Sénégal, des investissements qui ont commencé depuis 2013 avec un montant de
35 milliards étalé sur 25 ans. Des investissements qui sonnent finalement comme
des airs de promesses d’éléphants blancs pour une population assise sur une
mine d’or et qui attend toujours sa part du gâteau.
Les grands investissements à hauteur de 140 milliards
prévus par la Somiva sont encore invisibles aux yeux de la population de Ndendory,
localité située à 55 kilomètres de Ourossogui. Les habitants de cette zone qui
espéraient un changement conséquent de leur quotidien avec les avantages
afférents aux exploitations des phosphates. En effet, la société minière avait
promis d’ériger des infrastructures sanitaires et des écoles pour compenser les
quelques désagréments. Moussa est un jeune homme, natif du village reste
amère quant à l’évocation de ces investissements : « je ne veux
même pas qu’on me parle de ces investissements, c’est un leurre de la somiva. Ils
nous avaient promis beaucoup de choses et surtout de l’emploi. Ils nous ont
fait remplir des fiches pour nous embaucher et cela fait 5 mois maintenant que
nous attendons. » Une frustration qui reste le dénominateur commun de
ces populations lassées d’attendre, Ousmane Sy fils du terroir
surveillant de son état au lycée de Hamady Ounaré abonde dans le même
sens : « nous les populations de Hamady ounaré, nous ne sentons pas
les impacts positifs de la présence de sociétés minières. C’est un étranger qui
vient exploiter nos ressources sans même faire bénéficier à la population
autochtones un minimum d’avantages». Et pourtant le maire de Ndendory Bassirou
Doro Ly aux lendemains de sa réélection a tiré la sonnette d’alarme pour
avertir la société minière : « depuis 2009 jusqu’à nos jours,
la société de Cheikh Amar exploite les phosphates de Matam mais la zone ne
bénéficie absolument de rien. Aucune retombée. Nous n’avons ni taxes, ni impôts
sur les revenus. Absolument rien. » L’édile de cette localité a toutefois
précisé que la donne va désormais changer : « Mais, c’est fini
tout ça !, tranche-t-il. Il faut que ce soit clair. Cheikh Amar nous doit une
taxe communale depuis 2009. Nous ne sommes plus une communauté rurale. Nous
sommes devenus une commune. Avec ce nouveau mandat que les populations viennent
de nous confier, nous allons exiger et obtenir de la transparence dans toute
exploitation de minerais dans cette zone. Nous saurons qu’est ce qui est
exploité ? Qui l’exploite ? A quelle fin ? Et qui sont les destinataires des
exploitations ? »
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